COLCHICINE OPOCALCIUM - La colchicine diminue l'afflux leucocytaire, inhibe la phagocytose des micro-cristaux d'urate et freine donc la production d'acide lactique en maintenant le pH local normal (l'acidité favorisant la précipitation des cristaux d'urate qui est le primum movens de la goutte).
Le médicament COLCHICINE OPOCALCIUM appartient au groupe appelés Antigoutteux
Cette spécialité pharmaceutique a un code ATC - M04AC01
LABORATOIRES MAYOLY SPINDLER (FRANCE) - Colchicine opocalcium comprimé 1 mg , 1995-02-03
Colchicine opocalcium 1 mg
comprimé 1 mg
LABORATOIRES MAYOLY SPINDLER (FRANCE)
Prise en charge PRECOCE (jusqu'à 36h) des accès de crise aigus de goutte chez le patient SANS facteur de risque de toxicité | Posologie maximale à ne jamais dépasser chez le patient SANS facteur de risque de toxicité | |
1er jour | 1 mg à 2 mg (soit 1 mg 1 à 2 fois par jour) | 3 mg (soit 1 mg 3 fois par jour) |
2ème jour | 1 mg à 2 mg (soit 1 mg 1 à 2 fois par jour) | 2 mg (soit 1 mg 2 fois par jour) |
3ème jour | 1 mg à 2 mg (soit 1 mg 1 à 2 fois par jour) | 2 mg (soit 1 mg 2 fois par jour) |
4ème jour et suivants | 1 mg | 1 mg |
Accès aigu de goutte,
Prophylaxie des accès aigus de goutte chez le goutteux chronique notamment lors de l'instauration du traitement hypo-uricémiant,
Autres accès aigus microcristallins: chondrocalcinose et rhumatisme à hydroxyapatite,
Maladie périodique,
Maladie de Behçet
Traitement de la péricardite aiguë idiopathique en association aux traitements anti-inflammatoires conventionnels (AINS ou corticoïdes) chez les patients présentant un premier épisode de péricardite ou une récidive (avec CRP anormale), à l'exclusion des péricardites post-opératoires de chirurgie cardiaque.
La colchicine diminue l'afflux leucocytaire, inhibe la phagocytose des micro-cristaux d'urate et freine donc la production d'acide lactique en maintenant le pH local normal (l'acidité favorisant la précipitation des cristaux d'urate qui est le primum movens de la goutte).
Après administration orale la colchicine est rapidement absorbée au niveau du jéjunum et de l'iléon. L'absorption orale est très variable, entre 24 et 88% de la dose administrée avec une moyenne de 45%. La colchicine absorbée par voie orale subit un cycle entérohépatique.
Un mécanisme d'efflux via des gylcoprotéine P (P-gp) transportant la colchicine des entérocytes vers la lumière intestinale et un métabolisme partiel de la colchicine via des CYP3A4 entériques sont décrits pouvant expliquer la variabilité d'absorption inter-individuelle.
Après administration d'une dose orale unique de 1mg, le pic plasmatique est atteint entre 30 et 90 minutes avec un Cmax à 5.64 ± 1.37 ng/mL (intervalle : 4.00-7.58).
Dans une étude de doses multiples (1mg/j pendant 15 jours), la concentration à l'équilibre est atteinte en 8j après la première administration avec des concentrations entre 0.3 et 2.5 ng/ml.
Le volume de distribution est de 7-10 l/kg suggérant une distribution tissulaire importante. Les concentrations en colchicine sont importantes dans les leucocytes, le rein, le foie et la rate. Les concentrations sont faibles dans le myocarde, les muscles squelettiques et les poumons.
Elle se fixe sur tous les tissus, principalement la muqueuse intestinale, le foie, les reins et la rate à l'exception du myocarde, des muscles squelettiques et des poumons.
La fixation de la colchicine entraîne une accumulation tissulaire dès que la posologie journalière dépasse 1 mg, pouvant entraîner des effets toxiques.
La liaison à l'albumine est modérée (40%).
La colchicine est métabolisée en deux métabolites primaires : 2-O-demethylcolchicine et la 3-O-demethylcolchicine (2-DMC et 3-DMC) et en un métabolite mineur : la 10-O-demethylcolchicine. Les études in-vitro sur microsomes hépatiques humains ont montré que les CYP3A4 interviennent dans le métabolisme de la colchicine en 2-DMC et 3-DMC. Les taux plasmatiques de ces métabolites sont minimes (moins de 5% de la molécule mère).
Plus de 2/3 de la colchicine est éliminée dans les fèces (voie biliaire) et 15 à 30% est excrétée dans les urines dans les premières 24h. L'élimination rénale dépend de la filtration glomérulaire et de la sécrétion tubulaire.
La demi-vie d'élimination varie entre 20 et 40h.
La colchicine n'est pas éliminée par hémodialyse.
Les effets secondaires sont cités ci-dessous, listés par classe organe et par fréquence. Les fréquences sont définies en très fréquent (≥ 1/10), fréquent (≥ 1/100 et < 1/10), peu fréquent (≥ 1/1000 et < 1/100), rare (≥ 1/10000 et < 1/1000) et très rare (< 1/10000) y compris les cas isolés. Les effets très fréquents et fréquents ont généralement été décrits dans les essais cliniques. Les effets indésirables rares et très rares sont généralement issus des notifications spontanées après commercialisation.
Liés à la colchicine :
Affections gastro-intestinales
Fréquents : diarrhée, nausées, vomissements. Ce sont les premiers signes d'un surdosage. Réduire les doses ou arrêter le traitement.
Affections musculo-squelettiques et systémiques
Peu fréquents : troubles neuromyopathiques réversibles à l'arrêt du traitement.
Très rares cas de rhabdomyolyse.
Affections hématologiques et du système lymphatique
Peu fréquents : leucopénie, neutropénie, thrombopénie.
De très rares cas de pancytopénies par toxicité médullaire ont été rapportés chez des patients à risque de surdosage en colchicine et/ou chez des patients ayant un traitement susceptible d'induire une toxicité médullaire .
Affections de la peau et du tissu sous- cutané
Rares : urticaire et éruptions morbilliformes.
Troubles des organes de la reproduction et du sein
Exceptionnel : azoospermie, réversible à l'arrêt du traitement.
Intoxication rare mais gravissime dans des contextes volontaireset involontaires (marge thérapeutique étroite et interactions médicamenteuses).
CliniqueLatence : 2 à 10 heures (retardé en cas d'association avec un inhibiteur de la motricité digestive).
Troubles digestifs : douleurs abdominales diffuses, vomissements, diarrhées profuses parfois sanglantes entraînant une déshydratation
Troubles cardio-circulatoires : hypotension voire choc cardiogénique.
Défaillance multiviscérale, qui survient en général le 2ème ou 3ème jour.
Troubles hématologiques : pancytopénie par aplasie médullaire (risques infectieux et/ou hémorragique).
Polypnée fréquente.
Alopécie le 10ème jour, neuropathie périphérique, et rare SIADH.
Facteurs pronostics péjoratifs : survenue pendant les 48 premières heures d'une hyperleucocytose transitoire marquée et d'un TP < 20%.
Toxicité rénale aiguë avec oligurie et hématurie.
Evolution imprévisible. Mort, en général le 2ème ou 3ème jour par déséquilibre hydro-électrolytique, choc septique ou arrêt respiratoire (paralysie ascendante) ou collapsus cardio-vasculaire.
Traitement
Lors d'une intoxication aiguë récente, élimination du toxique par charbon activé ou lavage gastrique selon le contexte.
Dans tous les cas, surveillance clinique et biologique constante en milieu hospitalier et traitement symptomatique adapté.
Pas d'antidote spécifique de la colchicine.
Inefficacité de l'hémodialyse (volume apparent de distribution élevé).
La prise de ce médicament est déconseillée en association avec le vérapamil, la ciclosporine, le télaprévir, les inhibiteurs de protéases boostés par le ritonavir, les antifongiques azolés (itraconazole, kétoconazole, voriconazole, posaconazole) .
Pour éviter tout surdosage, ne pas associer avec un traitement contenant déjà de la colchicine.
Précautions d'emploi
Avant l'instauration d'un traitement par colchicine :
il est recommandé, en particulier chez les personnes âgées, d'évaluer la clairance de la créatinine.
d'apprécier la prescription d'un traitement concomitant susceptible de détériorer la fonction rénale/hépatique, mais aussi d'induire une toxicité médullaire/ musculaire.
En cas d'insuffisance rénale et / ou d'insuffisance hépatique, il est recommandé, au cours du premier mois de traitement :
d'effectuer une NFS et une numération des plaquettes,
de réévaluer la clairance de la créatinine,
Informer systématiquement les patients lors de la prescription et de la délivrance de colchicine sur :
les premiers signes de surdosages (diarrhées, nausées, vomissements) et la nécessité de consulter en cas d'apparition de ces signes,
l'importance de la bonne compréhension du schéma posologique,
la nécessité de signaler aux professionnels de santé la prise de ce traitement avant toute nouvelle prescription ou délivrance d'un autre médicament.
En cas de traitement au long cours, surveiller par dosage des Plaquettes, NFS et de la créatinine surtout pendant le premier mois de traitement.
En cas de traitement pour Péricardite aiguë idiopathique (premier épisode ou récidive), il conviendra de réaliser un bilan étiologique par dosage de la CRP et de la troponine avant l'instauration du traitement par la colchicine,
Mises en gardes spéciales
Liées aux excipients :
Ce médicament contient du lactose. Son utilisation est déconseillée chez les patients présentant une intolérance au galactose, un déficit en lactase de Lapp ou un syndrome de malabsorption du glucose ou du galactose (maladies héréditaires rares).
Ce médicament contient du saccharose. Son utilisation est déconseillée chez les patients présentant une intolérance au fructose, un syndrome de malabsorption du glucose et du galactose ou un déficit en sucrase/isomaltase.