DICODIN - La dihydrocodéine est un agoniste opioïde pur.
Le médicament DICODIN appartient au groupe appelés Antalgiques opioïdes de palier II
Cette spécialité pharmaceutique a un code ATC - N02AA08
MUNDIPHARMA (FRANCE) - Dicodin comprimé à libération prolongée 40 mg , 1989-01-31
Dicodin L.P. 60 mg
comprimé à libération prolongée 40 mg
MUNDIPHARMA (FRANCE)
DICODIN L.P. 60 mg, comprimé à libération prolongée est indiqué chez l'adulte (à partir de 15 ans) pour le traitement symptomatique des douleurs d'intensité modérée.
La dihydrocodéine est un agoniste opioïde pur.
Action sur le système nerveux central :
La dihydrocodéine possède une activité antalgique dont la puissance est environ le dixième de celle de la morphine.
La dihydrocodéine peut produire une dépression respiratoire par action directe au niveau des centres respiratoires du tronc cérébral.
Action sur les centres respiratoires :
La dihydrocodéine exerce une action dépressive.
Forme à libération prolongée permettant une administration orale biquotidienne.
La structure moléculaire de la dihydrocodéine ne diffère de celle de la codéine que par la saturation de la liaison 7,8.
La biodisponibilité par voie orale est limitée du fait d'un effet d'un 1er passage hépatique : les réactions de biotransformation sont semblables à celles de la codéine (déméthylation, oxydation et surtout conjugaison) aboutissant à des produits inactifs l'élimination des métabolites est rénale. Un possible métabolisme rénal est discuté.
Le métabolisme de la dihydrocodéine présente des similitudes importantes avec le métabolisme de la codéine. Le dihydrocodéine est également un substrat de l'enzyme polymorphe CYP2D6. Cette enzyme catalyse la conversion de la dihydrocodéine en dihydromorphine par la voie d'Odéméthylation .
Les effets indésirables les plus fréquents aux doses habituelles sont : une constipation, des douleurs abdominales, une sécheresse de la bouche, des nausées et vomissements, des céphalées, une somnolence.
L'incidence des effets indésirables classés par classe de systèmes organes est présentée ci-dessous. La définition des catégories de fréquences de survenue est la suivante :
Très fréquent (≥1/10), Fréquent (≥1/100, <1/10), Peu fréquent (≥1/1000, <1/100), Rare (≥1/10 000, <1/1000), Très rare (<1/10 000), Fréquence indéterminée (ne pouvant être estimée à partir des données disponibles).
Affections du système immunitaire
Fréquence indéterminée Angio-dème (dème de Quincke).
Affections psychiatriques
Fréquent Hallucinations,
Fréquence indéterminée Etat confusionnel, pharmacodépendance, dysphorie.
Affections du système nerveux
Très fréquent Somnolence, céphalées,
Fréquent Sensations vertigineuses,
Fréquence indéterminée Convulsions, sédation.
Affections vasculaires
Fréquence indéterminée Hypotension.
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales
Fréquence indéterminée Dépression respiratoire, bronchospasme.
Affections gastro-intestinales
Très fréquent Douleur abdominale, constipation, sécheresse de la bouche, nausées, vomissements,
Fréquence indéterminée Diarrhée, iléus paralytique (en relation avec la constipation).
Affections hépatobiliaires
Fréquence indéterminée Spasme du sphincter d'Oddi.
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
Fréquent Hyperhidrose,
Fréquence indéterminée Prurit, urticaire, rash.
Affection du rein et des voies urinaires
Fréquence indéterminée Rétention urinaire.
Troubles généraux et anomalies au site d'injection
Fréquent Asthénie
Fréquence indéterminée Syndrome de sevrage, syndrome de sevrage néonatal.
Aux doses suprathérapeutiques
Risque de dépendance et de syndrome de sevrage à l'arrêt brutal pouvant être observé chez l'utilisateur et le nouveau-né de mère toxicomane.
Ce médicament ne doit jamais être utilisé dans les cas suivants :
Insuffisance respiratoire quel que soit le degré de l'insuffisance en raison de l'effet dépresseur de la DHC sur les centres respiratoires,
Insuffisance hépatocellulaire et/ou rénale grave,
Enfants de moins de 15 ans,
En association avec l'oxybate de sodium .
Grossesse
Les données animales sont insuffisantes pour exclure toute toxicité sur la reproduction. Les données sur l'utilisation de la dihydrocodéine chez la femme enceinte sont limitées. En conséquence, DICODIN L.P. n'est pas recommandé au cours de la grossesse.
Par ailleurs, en cas d'administration en fin de grossesse, il convient de tenir compte des propriétés morphinomimétiques de ce médicament et d'envisager une surveillance néonatale :
- risque de syndrome de sevrage chez le nouveau-né en cas d'administration prolongée en fin de grossesse, et cela quelle que soit la dose ;
- risque théorique de dépression respiratoire chez le nouveau-né après de fortes doses, même en traitement bref, avant ou pendant l'accouchement.
Allaitement
Le passage de la dihydrocodéine dans le lait maternel n'est pas connu. Compte-tenu des risques de dépression respiratoire du nouveau-né, il est préférable d'éviter d'utiliser DICODIN L.P. au cours de l'allaitement.
Symptômes
Les signes d'un surdosage en dihydrocodéine sont : une somnolence pouvant évoluer vers un coma, un myosis, des vomissements, une hypotension, une hypothermie, des signes d'histamino-libération, une dépression aiguë des centres respiratoires (cyanose, bradypnée), pouvant être fatal dans les cas les plus graves.
Conduite d'urgence
Assurer la liberté des voies respiratoires (aspiration), maintenir la ventilation et la circulation en fonction des symptômes.
En cas de surdosage, de la naloxone peut être administrée.
Précaution
Chez les sujets dépendants des morphino-mimétiques une injection de naloxone à dose élevée peut provoquer un syndrome de sevrage. Chez ces sujets, la naloxone doit être injectée à doses progressives.
Il faut prendre en compte le fait que de nombreux médicaments ou substances peuvent additionner leurs effets dépresseurs du système nerveux central et contribuer à diminuer la vigilance. Il s'agit des dérivés morphiniques (analgésiques, antitussifs et traitements de substitution), des neuroleptiques, des barbituriques, des benzodiazépines, des anxiolytiques autres que les benzodiazépines (par exemple le méprobamate), des hypnotiques, des antidépresseurs tricycliques ou sédatifs (amitriptyline, doxépine, miansérine, mirtazapine, trimipramine), des antihistaminiques H1 sédatifs, des antihypertenseurs centraux, des IMAO, du baclofène et du thalidomide.
Associations contre-indiquées
+ Oxybate de sodium
Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas de surdosage.
Associations déconseillées
+ Morphinique antagonistes partiels (naltrexone, nalméfène)
Risque de diminution de l'effet antalgique. Si nécessaire, augmenter les doses du dérivé morphinique.
+ Consommation d'alcool.
L'altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhicules et l'utilisation de machines.
Eviter la prise de boissons alcoolisées et de médicaments contenant de l'alcool.
Majoration par l'alcool de l'effet sédatif des analgésiques morphiniques+ Médicaments sédatifs, tels que les benzodiazépines ou substances apparentées
L'utilisation concomitante d'opioïdes avec des médicaments sédatifs tels que les benzodiazépines ou les médicaments apparentés augmente le risque de sédation, de dépression respiratoire, de coma et de décès en raison d'un effet dépresseur additif sur le système nerveux central. La dose et la durée de l'utilisation concomitante doivent être limitées .
+ Morphiniques agonistes-antagonistes (buprénorphine, nalbuphine, pentazocine)
Diminution de l'effet antalgique par blocage compétitif des récepteurs, avec risque d'apparition d'un syndrome de sevrage.
Associations à prendre en compte
+ Autres analgésiques morphiniques agonistes (alfentanil, codéine, dextromoramide, fentanyl, hydromorphone, morphine, oxycodone, péthidine, phénopéridine, rémifentanil, sufentanil, tapentadol, tramadol),
Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas de surdosage.
+ Antitussifs morphine-like (dextrométorphane, noscapine, pholcodine),
Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas de surdosage.
+ Antitussifs morphiniques vrais (codéine, éthylmorphine),
Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas de surdosage.
+ Barbituriques
Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas de surdosage.
+ Autres médicaments sédatifs
Majoration de la dépression centrale. L'altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhicules et l'utilisation de machines.
+ Médicaments atropiniques
Risque important d'akinésie colique, avec constipation sévère.
Mises en garde spéciales
Des cas de dépendance ont été décrits avec la dihydrocodéine.
En cas d'utilisation prolongée, le patient peut développer une tolérance au médicament et avoir besoin d'augmenter progressivement les doses pour maintenir l'analgésie.
L'utilisation prolongée de ce médicament peut entraîner une dépendance physique et un syndrome de sevrage peut apparaître lors d'un arrêt brutal du traitement.
A l'arrêt du traitement, il est conseillé de diminuer progressivement les doses pour prévenir l'apparition de ce syndrome de sevrage.
La dihydrocodéine présente un risque d'abus et de dépendance équivalent aux autres opioïdes. La dihydrocodéine peut donner lieu à une utilisation détournée (mésusage) et un usage abusif par des personnes présentant un risque latent ou manifeste de troubles addictifs. Une dépendance psychique peut apparaître après l'administration d'analgésiques opioïdes, dont la dihydrocodéine.
DICODIN L.P. doit être utilisé avec précaution chez les patients présentant des antécédents de toxicomanie ou d'alcoolisme.
La dihydrocodéine n'est pas appropriée au traitement de substitution chez les patients présentant une dépendance aux opioïdes.
Les comprimés à libération prolongée doivent être avalés entier sans être croqués, mâchés ou écrasés. L'administration de comprimés à libération prolongée de dihydrocodéine croqués, mâchés ou écrasés conduit à une libération rapide et une absorption d'une quantité potentiellement fatale de dihydrocodéine pouvant entraîner des signes de surdosage .
L'usage détourné de formes orales par injection parentérale peut entraîner des effets indésirables graves pouvant être fatals.
Ce médicament contient du lactose. Son utilisation est déconseillée chez les patients présentant une intolérance au galactose, un déficit en lactase de Lapp ou un syndrome de malabsorption du glucose ou du galactose (maladies héréditaires rares).
Précautions particulières d'emploi
Les opioïdes, comme la dihydrocodéine, peuvent avoir une action pharmacologique sur l'axe hypothalamo-hypophysaire ou gonadique. Certaines modifications ont été observées telles qu'une augmentation de la prolactinémie et une diminution du cortisol plasmatique, de la testostérone, de l'hormone lutéinisante et de l'hormone folliculo-stimulante. Ces modifications hormonales peuvent se manifester par des symptômes cliniques.
Métabolisme par le CYP2D6
La dihydrocodéine est un analogue semi-synthétique de la codéine. Il existe des similitudes entre les métabolismes de la codéine et de la dihydrocodéine dans la formation des métabolites (O-déméthylés) catalysée par le CYP2D6. Il existe des différences génétiques dans l'expression de l'enzyme CYP2D6. Pour la codéine, cela se traduit par un risque de manque d'efficacité chez les métaboliseurs lents et un risque de toxicité des opioïdes chez les patients métaboliseurs rapides. Les implications cliniques des polymorphismes génétiques du CYP2D6 n'ont pas été suffisamment élucidées pour la dihydrocodéine .
Risque lié à l'utilisation concomitante de médicaments sédatifs tels que les benzodiazépines ou autres médicaments apparentés.
L'utilisation concomitante de DICODIN LP et de sédatifs tels que les benzodiazépines ou autres médicaments apparentés peut entraîner une sédation, une détresse respiratoire, un coma et la mort. En raison de ces risques, la prescription concomitante avec ces médicaments sédatifs doit être réservée aux patients pour lesquels d'autres options thérapeutiques ne sont pas possibles. Si la décision de prescrire DICODIN LP en même temps que des médicaments sédatifs est prise, la dose efficace la plus faible doit être utilisée et la durée de traitement doit être aussi courte que possible.
Les patients doivent être suivis de près pour surveiller la survenue de signes et symptômes de dépression respiratoire et de sédation.
À cet égard, il est fortement recommandé d'informer les patients et leurs soignants afin qu'ils connaissent ces symptômes
Action sur le tractus gastro-intestinal et sur les autres muscles lisses :
La dihydrocodéine diminue le tonus et le péristaltisme des fibres longitudinales et augmente le tonus des fibres circulaires, au niveau de l'antre de l'estomac et du duodénum ce qui provoque un spasme des sphincters (pylore, valvule iléo-caecale, sphincter anal, sphincter d'Oddi, sphincter vésical). La digestion des aliments dans l'intestin grêle est retardée et les contractions propulsives sont diminuées. Les ondes propulsives du péristaltisme au niveau du colon sont diminuées, tandis que le tonus musculaire est augmenté jusqu'au point de provoquer un spasme, entraînant une constipation.
La dihydrocodéine nécessite une surveillance particulière :
chez les patients cholecystéctomisés. En effet, la dihydrocodéine peut provoquer un syndrome douloureux abdominal aigu de type biliaire ou pancréatique, le plus souvent associé à des anomalies biologiques, évocateur d'un spasme du sphincter d'Oddi.
chez les patients présentant une constipation : il est important de rechercher et prendre en charge une constipation ou un syndrome occlusif avant et pendant le traitement.
chez les patients présentant un cur pulmonaire chronique.
chez les patients présentant une broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO).
chez les patients présentant un asthme bronchique.
chez les patients présentant une dépression respiratoire avec hypoxie.
Chez les patients présentant une hypertrophie prostatique.