LIPUR - Le gemfibrozil est un acide phénoxypentanoïque non halogéné.
Le médicament LIPUR appartient au groupe appelés Fibrates
Cette spécialité pharmaceutique a un code ATC - C10AB04
PFIZER HOLDING FRANCE (FRANCE) - Lipur comprimé pelliculé 450 mg , 1982-07-21
Lipur 450 mg
comprimé pelliculé 450 mg
PFIZER HOLDING FRANCE (FRANCE)
LIPUR 450 mg, comprimé pelliculé est indiqué en complément d'un régime alimentaire adapté et d'autres mesures non pharmacologiques (tels que exercice, perte de poids) dans les cas suivants:
Traitement d'une hypertriglycéridémie sévère associée ou non à un faible taux de HDL-cholestérol.
Hyperlipidémie mixte lorsqu'une statine est contre-indiquée ou non tolérée.
Hypercholestérolémie primaire lorsqu'une statine est contre-indiquée ou non tolérée.
Prévention primaire
Réduction de la morbidité cardiovasculaire chez les hommes ayant un taux élevé de non-HDL cholestérol et étant à haut risque de survenue d'un premier évènement cardiovasculaire lorsqu'une statine est contre-indiquée ou non tolérée .
Le gemfibrozil est un acide phénoxypentanoïque non halogéné. C'est un agent hypolipémiant qui régule les fractions lipidiques.
Le mécanisme d'action du gemfibrozil n'a pas été démontré de manière définitive. Chez l'homme, le gemfibrozil stimule la lipolyse périphérique des lipoprotéines riches en triglycérides telles que les VLDL et les chylomicrons (par stimulation de la lipoprotéine lipase - LPL). Le gemfibrozil inhibe également la synthèse hépatique des VLDL. Le gemfibrozil augmente les sous-fractions HDL2 et HDL3 et les apolipoprotéines A-l et A-II.
Les études chez l'animal semblent indiquer que le gemfibrozil augmente le catabolisme (turnover) et l'élimination du cholestérol par le foie.
Il a été démontré qu'un traitement par fibrates peut réduire les événements coronaires, cependant les fibrates n'ont pas montré de diminution de la mortalité toutes causes en prévention primaire et secondaire des maladies cardio-vasculaires.
Dans l'étude Helsinki Heart Study, étude contrôlée contre placebo menée chez 4081 hommes âgés de 40 à 55 ans présentant une dyslipidémie primaire (avec essentiellement une élévation du cholestérol non HDL accompagnée ou non d'hypertriglycéridémie), mais sans antécédents de coronaropathie, le gemfibrozil, administré à raison de 600 mg deux fois par jour, a induit une réduction significative des taux plasmatiques de triglycérides totaux, de cholestérol total et de cholestérol LDL et une augmentation significative du cholestérol HDL. Le taux cumulé des critères cardiaques (décès d'origine cardiaque et infarctus du myocarde non fatal) pendant un suivi de cinq ans a été de 27,3/1000 dans le groupe gemfibrozil (56 sujets) et de 41,4 /1000 dans le groupe placebo (84 sujets), soit une réduction du risque relatif de 34 % (intervalle de confiance à 95 %: 8,2-52,6; p < 0,02) et une réduction du risque absolu de 1,4 % dans le groupe gemfibrozil, comparativement au placebo. Les réductions d'infarctus du myocarde non fatals et de décès cardiaques ont été de 37 % et 26 % respectivement. Le nombre de décès toutes causes confondues n'a cependant pas été modifié (44 dans le groupe gemfibrozil et 43 dans le groupe placebo). Il y a eu une réduction de 68 % et 71 % respectivement des critères coronariens chez les patients diabétiques et chez ceux qui présentaient des modifications sévères de la fraction lipidique.
L'étude VA-HIT est une étude réalisée en double aveugle, comparant le gemfibrozil (1200 mg par jour) à un placebo chez 2531 hommes ayant des antécédents de maladie coronarienne, un taux de HDL-cholestérol inférieur à 40 mg/dL (1,0 mmol/L) et un taux normal de LDL-cholestérol. Après un an de traitement, le taux moyen de HDL-cholestérol était 6% plus élevé, et le taux moyen de triglycérides était de 31% plus bas dans le groupe traité par le gemfibrozil par rapport au groupe recevant un placebo. Le critère principal incluant la survenue d'infarctus du myocarde non fatal ou de décès d'origine cardiaque est survenu chez 17,3% des patients traités par le gemfibrozil et chez 21,7% des patients recevant un placebo, (réduction de 22% du risque relatif ; IC à 95% ; 7 à 35% ; P=0,006). Parmi les critères secondaires, il a été observé chez les patients traités par le gemfibrozil, une réduction du risque relatif de 25% (IC à 95% ; 6-47%, p=0,10) pour les accidents vasculaires cérébraux, de 24% (IC à 95% ; 11-36% ; p<0,001) pour le critère combiné incluant les décès d'origine coronaire, les infarctus du myocarde non fatals ou les accidents vasculaires cérébraux confirmés, de 59% (IC à 95% ; 33-75% ; p<0,001) pour les accidents ischémiques transitoires, et de 65% (IC à 95% ; 37-80% ; p<0,001) pour l'endartérectomie carotidienne.
Absorption
Après administration orale, le gemfibrozil est bien absorbé par le tube digestif et sa biodisponibilité est proche de 100 %. Comme la présence d'aliments peut altérer légèrement sa biodisponibilité, le gemfibrozil doit être pris 30 minutes avant un repas. Le pic plasmatique est atteint en une à deux heures. Une Cmax de l'ordre de 15 à 25 mg/l est observée après administration de deux doses quotidiennes de 600 mg.
Distribution
Le volume de distribution à l'état d'équilibre est de 9 à 13 litres. La liaison aux protéines plasmatiques du gemfibrozil et de son principal métabolite est d'au moins 97 %.
Biotransformation Le gemfibrozil subit une oxydation d'un groupement méthyle pour former successivement un hydroxyméthyle et un métabolite carboxyle (le principal métabolite). Ce métabolite du gemfibrozil possède une faible activité comparativement à son composé mère et sa demi-vie d'élimination est d'environ 20 heures. La glucurono-conjugaison en gemfibrozil 1-O-β-glucuronide est une autre voie d'élimination importante du gemfibrozil chez l'humain.
On ne connaît pas les enzymes impliquées dans le métabolisme du gemfibrozil. Le profil d'interaction du gemfibrozil et de ses métabolites est complexe . Des études in vitro et in vivo ont montré que le gemfibrozil inhibe les isoenzymes CYP2C8, CYP2C9, CYP2C19, CYP1A2, UGTA1, UGTA3 et OATP1B1. Le gemfibrozil 1-O-β-glucuronide inhibe également le CYP2C8 et le OATP1B1.
Élimination
Le gemfibrozil est éliminé essentiellement par voie métabolique. Près de 70 % de la dose humaine administrée sont excrétés dans l'urine, essentiellement sous forme conjuguée et de métabolites. Moins de 6 % de la dose sont excrétés sous forme inchangée dans l'urine. On retrouve 6 % de la dose dans les fèces. La clairance totale du gemfibrozil est de l'ordre de 100 à 160 ml/mn et sa demi-vie d'élimination est de 1,3 à 1,5 heure. La pharmacocinétique est linéaire dans la fenêtre thérapeutique.
Groupes de patients particuliers
Il n'a pas été mené d'études pharmacocinétiques chez les insuffisants hépatiques. Il existe des données limitées chez des sujets présentant une insuffisance rénale légère ou modérée et chez des insuffisants rénaux sévères non dialysés.
Des données limitées étayent l'administration de doses pouvant aller jusqu'à 1200 mg par jour chez les patients présentant une insuffisance rénale légère à modérée qui ne reçoivent pas un autre hypolipémiant.
Les effets indésirables les plus fréquents sont de type digestif et sont observés chez approximativement 7 % des patients. En général, ces effets indésirables ne nécessitent pas l'arrêt du traitement.
Les effets indésirables sont classés selon leur fréquence, en utilisant la convention qui suit : très fréquent (> 1/10), fréquent (> 1/100, < 1/10), peu fréquent (> 1/1 000, < 1/100), rare (> 1/10 000, < 1/1 000), très rare (< 1/10 000), en incluant les notifications isolées:
Système Organe Classe | Effets indésirables |
Affections hématologiques et du système lymphatique | |
Rare | Aplasie médullaire, anémie sévère, thrombocytopénie, leucopénie, éosinophilie |
Affections psychiatriques | |
Rare | Dépression, baisse de la libido |
Affections du système nerveux | |
Fréquent | Vertiges, céphalées |
Rare | Neuropathie périphérique, paresthésie, étourdissements, somnolence |
Affections oculaires | |
Rare | Vision trouble |
Affections cardiaques | |
Peu fréquent | Fibrillation auriculaire |
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales | |
Rare | dème laryngé |
Affections gastro-intestinales | |
Très fréquent | Dyspepsie |
Fréquent | Diarrhée, vomissements, nausées, douleur abdominale, constipation, flatulences |
Rare | Pancréatite, appendicite |
Affections hépatobiliaires | |
Rare | Ictère cholestatique, hépatite, lithiase biliaire, cholécystite, anomalie de la fonction hépatique |
Affections de la peau et du tissu sous-cutané | |
Fréquent | Eczéma, éruption |
Rare | Angio-dème, dermatite exfoliante, urticaire, dermatite, alopécie, réaction de photosensibilité, prurit |
Affections musculo-squelettiques et systémiques | |
Rare | Rhabdomyolyse, myopathie, myosite, faiblesse musculaire, synovite, myalgie, arthralgie, douleur aux extrémités |
Affections des organes de reproduction et du sein | |
Rare | Dysfonction érectile |
Troubles généraux et anomalies au site d'administration | |
Fréquent | Fatigue |
Investigations | |
Rare | Baisse de l'hémoglobine, baisse de l'hématocrite, baisse du nombre de globules blancs, élévation de la créatine phosphokinase sanguine |
Grossesse
Il n'existe pas de données suffisantes sur l'utilisation de LIPUR chez la femme enceinte. Les études sur l'animal ne sont pas suffisamment claires pour permettre de tirer des conclusions sur la grossesse et le développement du ftus . Le risque potentiel chez l'homme est inconnu. LIPUR ne doit pas être administré pendant la grossesse, sauf en cas de nécessité évidente.
Allaitement
Il n'existe pas d'informations sur le passage du gemfibrozil dans le lait maternel. LIPUR ne doit pas être administré en cas d'allaitement.
Fertilité
Des diminutions réversibles de la fertilité des mâles ont été observées dans des études de toxicité sur la reproduction chez le rat .
Des cas de surdosage ont été rapportés. Les symptômes observés lors d'un surdosage ont été des crampes abdominales, des augmentations anormales des enzymes hépatiques, des diarrhées, une augmentation du taux de CPK, des douleurs musculaires et des articulations, des nausées et des vomissements. Les patients ont complètement guéri. Un traitement symptomatique doit être instauré en cas de surdosage.