MOCLOBEMIDE - Le moclobémide est un antidépresseur agissant par inhibition préférentielle et réversible de la monoamine-oxydase (MAO) de type A.
Le médicament MOCLOBEMIDE appartient au groupe appelés IMAO sélectifs A
Cette spécialité pharmaceutique a un code ATC - N06AG02
SANDOZ (FRANCE) - Moclobemide comprimé pelliculé 150 mg , 2003-10-29
Moclobemide G GAM 150 mg
comprimé pelliculé 150 mg
SANDOZ (FRANCE)
Episodes dépressifs majeurs (c'est-à-dire caractérisés).
Le moclobémide est un antidépresseur agissant par inhibition préférentielle et réversible de la monoamine-oxydase (MAO) de type A.
Cette inhibition se traduit par une augmentation de la concentration des médiateurs mono-aminergiques cérébraux. En effet, par ce mécanisme, le moclobémide diminue le catabolisme de la noradrénaline, de la sérotonine et, à moindre degré, de la dopamine; l'inhibition de la MAO chez l'homme est pharmacologiquement active pendant 14 à 16 heures et totalement résolutive à 24 heures, dans les conditions habituelles de traitement (3 fois par jour).
L'activité du moclobémide apparaît en clinique au cours de la première semaine de traitement.
Absorption
Après administration orale, l'absorption est rapide et complète. La Cmax obtenue après une dose unique de 150 mg par voie orale est d'environ 1260 ng/ml. Elle est atteinte en une heure.
Le moclobémide subit un effet de premier passage hépatique. Sa biodisponibilité absolue est d'environ 60 % après prise unique. Tandis qu'elle est supérieure à 80 % après prise répétée en raison de la saturation de l'effet de premier passage hépatique. Ainsi, l'état d'équilibre est atteint environ une semaine après l'instauration du traitement. Les concentrations minimales à l'état d'équilibre sont de l'ordre de 740 ng/ml et les Cmax de 2240 ng/ml à la dose de 150 mg 3 fois par jour.
Distribution
Le moclobémide diffuse largement dans l'organisme. Le volume apparent de distribution est d'environ 1 l/kg. Au niveau plasmatique, le moclobémide se lie faiblement aux protéines circulantes, (environ 50 %) essentiellement à l'albumine.
Métabolisme
Le moclobémide est presque entièrement métabolisé. Il subit un métabolisme principalement oxydatif: deux métabolites principaux sont retrouvés au niveau du sang. Un dérivé lactame inactif et majoritaire et un métabolite N-oxyde, actif. Le taux circulant de ce dernier métabolite représente environ 20 % du total des dérivés du moclobémide.
Elimination
La clairance plasmatique est de 20 à 50 l /h. Les métabolites formés sont excrétés essentiellement par voie rénale. Moins de 1% de la dose administrée est éliminée sous forme inchangée.
A l'état d'équilibre, la demi-vie observée est de 2 à 4 heures.
Groupes à risque:
Chez le sujet âgé, les paramètres pharmacocinétiques du moclobémide ne sont pas modifiés par rapport au sujet sain jeune.
Chez l'insuffisant rénal, les caractéristiques d'élimination ne sont pas modifiées.
Chez l'insuffisant hépatique, le métabolisme du moclobémide étant diminué, la posologie devra être réduite.
Les effets indésirables observés durant le traitement par le moclobémide sont surtout notés durant la première voire les deux premières semaines du traitement et s'estompent par la suite, parallèlement à l'amélioration de l'épisode dépressif.
Ont été retrouvés des troubles du sommeil, agitation, anxiété, irritabilité, vertiges, nausées, céphalées, paresthésie, sécheresse de la bouche, troubles gastro-intestinaux, réactions cutanées (rash, prurit, urticaires).
Il a été rarement rapporté une élévation des enzymes hépatiques.
Beaucoup plus rarement et en association: syndrome sérotoninergique.
Dans de très rares cas, des états confusionnels ont été observés, qui ont disparu rapidement à l'arrêt du traitement.
Par ailleurs, certains effets indésirables sont liés à la nature même de la maladie dépressive:
levée de l'inhibition psychomotrice, avec risque suicidaire;
inversion de l'humeur avec apparition d'épisodes maniaques;
réactivation d'un délire chez les sujets psychotiques;
manifestations paroxystiques d'angoisse.
Des cas d'idées et de comportements suicidaires ont été rapportés durant le traitement par MOCLAMINE ou peu après son arrêt .
Hypersensibilité au moclobémide ou à l'un de ses excipients.
Etats confusionnels aigus.
Enfants de moins de 15 ans, en l'absence d'études.
Allaitement.
Association avec la péthidine, le tramadol, le dextrométhorphane, la sélégiline, le bupropion et les triptans suivants: le sumatriptan, le rizatriptan, l'almotriptan, le zolmitriptan .
Contre-indications relatives:
Association avec les antidépresseurs sérotoninergiques, le milnacipran, la venlafaxine, la sibutramine, le frovatriptan, le naratriptan, l'élétriptan .
Grossesse
Le maintien d'un bon équilibre psychique maternel est souhaitable tout au long de la grossesse. Si une prise en charge médicamenteuse est nécessaire pour assurer cet équilibre, elle doit être instituée ou poursuivie à dose efficace tout au long de la grossesse et si possible en monothérapie.
Les données animales sont rassurantes mais les données cliniques sont encore insuffisantes.
Compte tenu de ces données, il est préférable d'éviter d'utiliser le moclobémide au cours de la grossesse quel qu'en soit le terme. S'il s'avère indispensable d'instaurer ou de maintenir un traitement par moclobémide au cours de la grossesse, tenir compte, pour la surveillance du nouveau-né, du profil pharmacologique de la molécule.
AllaitementLes données disponibles ont montré le passage du moclobémide dans le lait maternel (5% de la dose administrée). En conséquence, l'allaitement est contre-indiqué.
Un surdosage au moclobémide seul, entraîne généralement des effets réversibles et sans gravité sur le SNC et des troubles gastro-intestinaux.
Dans les rares cas rapportés, on a observé: agitation, agressivité et troubles du comportement.
Etant donné la possibilité d'une intoxication associant d'autres psychotropes et pouvant menacer le pronostic vital, une surveillance et un traitement approprié seront effectués en milieu hospitalier.
Associations contre-indiquées
+ Sélégiline
Risque de poussée hypertensive, par perte de sélectivité sur la monoamine oxydase, notamment en cas d'alimentation riche en tyramine (fromage, bière...).
+ Dextrométhorphane(par extrapolation à partir des IMAO non sélectifs)
Risque d'apparition d'un syndrome sérotoninergique*.
+ Péthidine, tramadol(par extrapolation à partir des IMAO non sélectifs)
Risque d'apparition d'un syndrome sérotoninergique*.
+ Triptans:
Almotriptan, rizatriptan, sumatriptan, zolmitriptan
Risque d'hypertension artérielle, de vasoconstriction artérielle coronaire par addition d'effets sérotoninergiques (augmentation importante des concentrations de triptans).
Respecter un délai de 24 heures entre l'arrêt du moclobémide et l'instauration du traitement par des triptans.
*Syndrome sérotoninergiqueCertains surdosages ou certains médicaments (lithium) peuvent donner lieu à un syndrome sérotoninergique justifiant l'arrêt immédiat du traitement.
Celui-ci se manifeste par l'apparition (éventuellement brutale) simultanée ou séquentielle, d'un ensemble de symptômes pouvant nécessiter l'hospitalisation voire entraîner le décès.
Ces symptômes peuvent être d'ordre:
psychique (agitation, confusion, hypomanie),
moteur (myoclonies, tremblements, hyperréflexie, rigidité, hyperactivité),
végétatif (hypo- ou hypertension, tachycardie, frissons, sueurs, hyperthermie, éventuellement coma),
digestif (diarrhée).
Le strict respect des doses préconisées constitue un facteur essentiel dans la prévention de l'apparition de ce syndrome.
+ Bupropion
Risque de crises hypertensives.
Associations déconseillées+ Naratriptan, frovatriptan, élétriptan
Risque d'hypertension artérielle, de vasoconstriction artérielle coronaire.
+ Antidépresseurs sérotoninergiques (purs: citalopram, fluoxétine, fluvoxamine, paroxétine, sertraline ou mixtes: clomipramine, imipramine, amitriptyline)
Risque d'apparition d'un syndrome sérotoninergique* (cf. supra).
Si l'association ne peut être évitée, surveillance clinique très étroite. Débuter l'association aux posologies minimales recommandées.
+ Antidépresseurs noradrénergiques-sérotoninergiques: milnacipran, venlafaxine
Risque d'apparition d'un syndrome sérotoninergique* (cf. supra).
Si l'association ne peut être évitée, surveillance clinique très étroite. Débuter l'association aux posologies minimales recommandées.
+ Sibutramine
Risque d'apparition d'un syndrome sérotoninergique* (cf. supra)
Si l'association ne peut être évitée, surveillance clinique très étroite. Débuter l'association aux posologies minimales recommandées.
Associations faisant l'objet de précautions d'emploi+ Sympathomimétiques alpha et beta: dopamine, adrénaline, noradrénaline (par extrapolation à partir des imao non sélectifs)
Risque d'augmentation de l'action pressive.
A n'utiliser que sous contrôle médical strict.
+ Cimétidine
Augmentation des concentrations plasmatiques de moclobémide, par diminution de son métabolisme hépatique.
Surveillance clinique avec adaptation éventuelle de la posologie de moclobémide.
+ Millepertuis (voie orale) (inducteur enzymatique)
Risque d'apparition d'un syndrome sérotoninergique* (cf. supra)
Surveillance clinique régulière.
En l'absence de données disponibles à ce jour (études cliniques ou cas rapportés dans la littérature), l'existence d'une interaction entre le moclobémide et les amines sympathomimétiques alpha, notamment vasoconstrictrices, n'a pu être évaluée, contrairement à l'interaction, cliniquement documentée, entre les IMAO non sélectifs et ces produits. Il convient par conséquent d'être prudent en ce qui concerne leur association avec le moclobémide, si celle-ci s'avère nécessaire. En outre, ces médicaments sont délivrés le plus souvent sans ordonnance, et donc éventuellement ignorés du prescripteur; dans ce cas, prévenir le patient qu'en cas de besoin réel de médicaments de ce type, il importe d'en respecter strictement la posologie (même s'il s'agit d'un vasoconstricteur administré par voie nasale).
L'existence d'une interaction avec le lithium n'est pas cliniquement documentée à ce jour. En l'absence de données, la prudence est recommandée.
Mises en gardespéciales
Suicides/idées suicidaires ou aggravation clinique
La dépression est associée à un risque accru d'idées suicidaires, d'auto agression et de suicide (comportement de type suicidaire). Ce risque persiste jusqu'à obtention d'une rémission significative. L'amélioration clinique pouvant ne pas survenir avant plusieurs semaines de traitement, les patients devront être surveillés étroitement jusqu'à obtention de cette amélioration. L'expérience clinique montre que le risque suicidaire peut augmenter en tout début de rétablissement.
Les patients ayant des antécédents de comportement de type suicidaire ou ceux exprimant des idées suicidaires significatives avant de débuter le traitement présentent un risque plus élevé de survenue d'idées suicidaires ou de comportements de type suicidaire, et doivent faire l'objet d'une surveillance étroite pendant le traitement. Une méta-analyse d'essais cliniques contrôlés versus placebo sur l'utilisation d'antidépresseurs chez l'adulte présentant des troubles psychiatriques a montré une augmentation du risque de comportement de type suicidaire chez les patients de moins de 25 ans traités par antidépresseurs par rapport à ceux recevant un placebo. Une surveillance étroite des patients, et en particulier de ceux à haut risque, devra accompagner le traitement médicamenteux, particulièrement au début du traitement et lors des changements de dose. Les patients (et leur entourage) devront être avertis de la nécessité de surveiller la survenue d'une aggravation clinique, l'apparition d'idées/comportements suicidaires et tout changement anormal du comportement et de prendre immédiatement un avis médical si ces symptômes survenaient.
En raison de la présence de lactose, ce médicament est contre-indiqué en cas de galactosémie congénitale, de syndrome de malabsorption du glucose et du galactose ou de déficit en lactase.
Précautions d'emploi
Insomnie ou nervosité en début de traitement peuvent justifier une diminution de la posologie ou un traitement transitoire symptomatique.
En cas de virage maniaque franc, le traitement par le moclobémide sera interrompu et, le plus souvent, un neuroleptique sédatif prescrit.
Bien qu'aucune interaction nette n'ait été mise en évidence avec l'alcool, la consommation en est déconseillée, comme avec tout médicament psychotrope.
En cas d'insuffisance hépatique, la posologie du moclobémide sera réduite du tiers ou de la moitié .
Une surveillance plus fréquente de la pression artérielle est recommandée chez les patients traités par antihypertenseurs.
Les IMAO sélectifs A ne doivent pas être prescrits en même temps que les IMAO non sélectifs. Un temps de latence de 15 jours entre la fin d'un traitement par un IMAO non sélectif et le début du traitement par le moclobémide doit être respecté. A l'inverse, le relais du moclobémide par un IMAO non sélectif peut être entrepris 24 heures après son arrêt.
Lors d'un traitement par le moclobémide, une interaction avec des produits alimentaires riches en tyramine est sans conséquence clinique. Un régime restrictif n'est donc pas nécessaire. Il peut être toutefois préférable d'éviter chez les patients hypertendus les excès de produits riches en tyramine (certains fromages ou alcools type chianti, levure de bière, certaines bières).
Compte-tenu de l'activité désinhibitrice de ce produit, son emploi dans les psychoses schizophréniques et les psychoses schizo-affectives nécessite une surveillance particulière.
En l'absence de données, les patients porteurs d'un phéochromocytome ou d'une thyréotoxicose ne devront être mis sous moclobémide qu'après évaluation du rapport bénéfice/risque.
Analogues en Russie
Rien trouvé
Analogues en France
comprimé pelliculé:
100 mg, 150 mg, 300 mg
comprimé pelliculé:
150 mg