EUTHYRAL - Association des deux hormones thyroïdiennes L-T4 et L-T3.
Le médicament EUTHYRAL appartient au groupe appelés Hormones thyroïdiennes
Cette spécialité pharmaceutique a un code ATC - H03AA03
Merck Santé SAS (FRANCE) - Euthyral comprimé 100 µg+20 µg , 1997-11-18
Euthyral
comprimé 100 µg+20 µg
Merck Santé SAS (FRANCE)
Hypothyroïdies d'origine centrale ou périphérique.
Circonstances, associées ou non à une hypothyroïdie, où l'on désire freiner la TSH, à l'exclusion des cancers différenciés de la thyroïde.
Association des deux hormones thyroïdiennes L-T4 et L-T3.
La triiodothyronine (T3) et la thyroxine (T4) sont employées sous leur forme naturelle lévogyre.
L'administration de cette spécialité entraîne :
une augmentation de la consommation tissulaire d'oxygène,
une augmentation du métabolisme de base,
une augmentation du rythme cardiaque.
Les hormones thyroïdiennes sont absorbées rapidement par voie digestive.
La demi-vie de la L-T4 est d'environ 7 jours, celle de la L-T3 d'environ 1 jour.
La L-T4 passe très peu à travers la barrière placentaire.
Aggravation de toute cardiopathie (angor, infarctus du myocarde, troubles du rythme...).
En cas de surdosage, si la limite de la tolérance individuelle aux hormones thyroïdiennes est dépassée, ou si la dose est augmentée trop vite au début du traitement, des signes d'hyperthyroïdie tels que tachycardie, insomnie, excitabilité, céphalées, fièvre, sueurs, amaigrissement rapide, et diarrhées peuvent apparaître.
Chez l'enfant, possibilité d'hypercalciurie.
Des réactions d'hypersensibilité, aux excipients et/ou à la substance active, ont été rapportées. Les signes et symptômes les plus fréquents sont : urticaire, prurit, angio-dème, dyspnée, érythème.
Ce médicament est contre-indiqué en cas d' :
Hyperthyroïdie sauf lorsque celle-ci a été réduite par les médications antithyroïdiennes, l'iode 131 ou la chirurgie (par exemple dans le cas du traitement au long cours de la maladie de Basedow par l'association antithyroïdien de synthèse + lévothyroxine).
Insuffisance hypophysaire non traitée,
Insuffisance cortico-surrénale non traitée.
En cas de syndrome coronarien aigu ou de myocardite aigüe
Ce médicament est généralement déconseillé en cas de :
Cardiopathies décompensées.
Troubles du rythme.
Insuffisance coronarienne.
Le traitement par hormone thyroïdienne doit être impérativement poursuivi pendant toute la grossesse. Une fonction thyroïdienne maternelle normale ou même une légère hypothyroïdie est nécessaire pendant la grossesse pour réduire le risque d'hypothyroïdie ftale.
Grossesse
Euthyral est une association de lévothyroxine (T4) et liothyronine (T3).
La T4 passe très peu à travers le placenta. Son administration doit être impérativement poursuivie pendant toute la grossesse pour assurer l'équilibre maternel nécessaire au bon déroulement de la grossesse.
Par contre, la T3 en excès chez la mère pourrait entraîner une baisse excessive de la T4 maternelle par rétrocontrôle, ce qui pourrait altérer le développement cérébral du ftus, avec un risque de troubles cognitifs chez l'enfant. Compte tenu de ce risque potentiel, l'hypothyroïdie maternelle au cours de la grossesse doit être traitée par T4 seule qui est le traitement de référence ; l'association à la T3 n'est pas validée.
Par conséquent, en cas de désir de grossesse ou chez une femme enceinte, le traitement par Euthyral est déconseillé et doit être remplacé par une monothérapie de lévothyroxine. Dans tous les cas, il est recommandé d'effectuer un bilan thyroïdien du nouveau-né.
Allaitement
Les hormones thyroïdiennes passent dans le lait maternel.
Il est possible de prendre Euthyral pendant l'allaitement, sous contrôle médical.
Fertilité
L'hypothyroïdie ou l'hyperthyroïdie sont susceptibles d'affecter la fertilité. Le traitement d'une hypothyroïdie par Euthyral doit donc être adapté sur la base d'une surveillance biologique car un sous-dosage est susceptible de ne pas améliorer l'hypothyroïdie et un surdosage peut entraîner une hyperthyroïdie.
Les intoxications aiguës sont en général de gravité modérée en l'absence d'antécédents cardiaques, y compris lors d'ingestions accidentelles chez l'enfant. Dans les cas symptomatiques, les effets cliniques peuvent survenir en quelques heures ou être retardés de quelques jours en cas de prise unique et peuvent comporter un ou plusieurs signes de thyrotoxicose .
En cas de prises répétées de doses suprathérapeutiques, les signes suivants d'hyperthyroïdie ont été observés et dans les cas les plus sévères définissent un état de thyrotoxicose :
Troubles digestifs : vomissements, douleurs abdominales, diarrhées, appétit augmenté, amaigrissement.
Troubles cardiovasculaires : tachycardie, arythmie par fibrillation auriculaire ou extrasystoles, hypertension, douleurs thoraciques, angor, insuffisance cardiaque congestive, collapsus cardiogénique.
Troubles généraux : fièvre, rougeur de la peau, sueurs.
Troubles neurologiques : irritabilité, insomnie, céphalées, agitation, confusion, mydriase, convulsions chez des patients prédisposés, troubles de la conscience, coma, accès de psychose aiguë.
La gravité des manifestations cliniques n'est ni corrélée à la dose ingérée ni au dosage sérique de T4 et T3.
Les effets bêta-sympathomimétiques tels que tachycardie, anxiété, agitation ou hyperkinésie, peuvent être soulagés par un bêtabloquant.
Exceptionnellement, après une ingestion d'une dose massive mettant en jeu le pronostic vital, une plasmaphérèse ou une hémoperfusion sur charbon peut être envisagée.
En cas de doses excessives, en particulier au moment de l'initiation du traitement, de rares cas de convulsions ont été rapportés chez des patients épileptiques.
Associations faisant l'objet de précautions d'emploi
+ Résines échangeuses d'ions (colestyramine, cholestipol, kayexalate, ) sevelamer, sucralfate, agents topiques gastro-intestinaux, antiacides (sels d'aluminium ) et adsorbants
Diminution de l'activité des hormones thyroïdiennes (réduction de leur absorption intestinale).
Les prendre à distance des hormones thyroïdiennes (plus de 2 heures si possible).
+ Inducteurs enzymatiques
Anticonvulsivants (carbamazépine, phénobarbital, phénytoïne, primidone, barbituriques) ; griséofulvine ; rifampicine, rifabutine. Décrit pour la phénytoïne, la rifampicine et la carbamazépine.
Risque d'hypothyroïdie clinique chez des patients hypothyroïdiens en cas d'utilisation d'associations dû à l'augmentation du métabolisme de la T3 et de la T4.
Surveillance des taux sériques de T3 et T4 et adaptation si besoin de la posologie des hormones thyroïdiennes pendant le traitement par l'inducteur enzymatique et après son arrêt.
+ Médicaments contenant des sels de fer, de calcium par voie orale
Diminution de l'absorption digestive de la lévothyroxine.
Prendre la lévothyroxine à distance de ces produits (plus de 2 heures, si possible).
+ Chloroquine / proguanil
Risque d'hypothyroïdie clinique chez les patients substitués par des hormones thyroïdiennes.
Surveillance de la TSH et des concentrations sériques de T3 et T4 et adaptation si besoin, de la posologie des hormones thyroïdiennes pendant le traitement par l'antipaludique et après son arrêt.
+ Inhibiteurs de protéase boostés par ritonavir (indinavir, lopinavir )
Les inhibiteurs de protéase peuvent diminuer l'efficacité des hormones thyroïdiennes en augmentant leur métabolisme hépatique. Il est recommandé de surveiller étroitement les taux d'hormones thyroïdiennes (surveillance clinique et biologique) et le cas échéant d'ajuster la dose de lévothyroxine.
+ Estrogènes non contraceptifs
Risque d'hypothyroïdie clinique en cas d'estrogénothérapie substitutive. Dans ce cas, une surveillance clinique et biologique est nécessaire ; la dose de lévothyroxine doit être adaptée chez les femmes ménopausées prenant des estrogènes.
Associations à prendre en compte
+ Imatinib, sunitinib
L'imatinib et le sunitinib sont susceptibles de diminuer l'efficacité de la lévothyroxine. Il est donc recommandé de surveiller d'éventuelles modifications de la fonction thyroïdienne des patients, à l'initiation ou à la fin du traitement concomitant. La dose de lévothyroxine sera ajustée si nécessaire.
+ Orlistat
Orlistat peut interagir avec un traitement substitutif de l'hormone thyroïdienne par diminution de l'absorption des hormones thyroïdiennes.
Mises en garde spéciales
Ce produit n'est pas indiqué dans le traitement des cancers différenciés de la thyroïde. En effet, la nécessité, dans cette indication, d'utiliser des doses d'hormonothérapie légèrement supraphysiologiques, entraînerait, avec ce produit, un risque de surdosage lors du pic initial de T3.
Les patients présentant une insuffisance coronarienne, une angine de poitrine, de l'artériosclérose, de l'hypertension et une autonomisation de la thyroïde doivent être exclus ou doivent être traités efficacement pour ces pathologies avant de commencer un traitement par ce médicament .
Chez les patients présentant une insuffisance coronarienne, une insuffisance cardiaque ou une tachyarythmie, une hyperthyroïdie même légère induite par les médicaments doit être évitée. En conséquence, des contrôles fréquents des taux d'hormones thyroïdiennes doivent être effectués dans ces cas-là.
L'obésité n'est pas une indication des hormones thyroïdiennes utilisées seules ou en association sauf si cette obésité est associée à une hypothyroïdie vraie. De faibles doses sont sans action et les doses plus importantes sont dangereuses, surtout en association avec des substances de type amphétaminique (anorexigènes).
Ce médicament contient du lactose. Son utilisation est déconseillée chez les patients présentant une intolérance au galactose, un déficit en lactase de lapp ou un syndrome de malabsorption du glucose ou du galactose (maladies héréditaires rares).
L'hypothyroïdie maternelle au cours de la grossesse doit être traitée par lévothyroxine seule. Par conséquent, en cas de désir de grossesse ou chez une femme enceinte, le traitement par Euthyral doit être remplacé par une monothérapie de lévothyroxine .
Précautions particulières d'emploi
Une surveillance particulière s'impose :
en cas d'insuffisance corticosurrénale (en particulier en cas d'hypothyroïdie d'origine hypophysaire): le traitement par hydrocortisone doit être institué préalablement,
en cas d'ostéoporose sévère ou chez les femmes ménopausées présentant une hypothyroïdie et un risque élevé d'ostéoporose, il faut éviter des taux supra physiologiques d'hormones thyroïdiennes, qui peuvent aggraver l'ostéoporose. Une surveillance étroite de la fonction thyroïdienne est par conséquent recommandée.
chez le sujet âgé.
En cas de pathologie cardiaque équilibrée par le traitement (troubles coronariens, troubles du rythme), l'indication est à discuter au cas par cas.
Si le traitement est instauré, la substitution est limitée à l'obtention d'une TSH dans les valeurs normales hautes. La surveillance des sujets doit être particulièrement attentive. Une hypertension persistante ou aggravée par la lévothyroxine doit conduire immédiatement à une prise en charge adaptée.
Une hypothyroïdie et/ou une diminution du contrôle de l'hypothyroïdie peut survenir en cas d'administration concomitante d'orlistat et de lévothyroxine . Les patients sous hormones thyroïdiennes doivent consulter un médecin avant de débuter un traitement par orlistat, car il peut s'avérer nécessaire de prendre l'orlistat et la lévothyroxine à des heures différentes et d'ajuster la dose de lévothyroxine. Il est également recommandé de surveiller les concentrations sériques d'hormones du patient.Le soja peut diminuer l'absorption intestinale des hormones thyroïdiennes. Par conséquent, une réévaluation du dosage d'Euthyral peut être nécessaire en particulier au début ou à la fin d'une cure par des compléments en soja.