SOPHIDONE - L'hydromorphone est un agoniste opioïde pur des récepteurs µ et δ.
Le médicament SOPHIDONE appartient au groupe appelés Antalgiques opioïdes de palier III
Cette spécialité pharmaceutique a un code ATC - N02AA03
MUNDIPHARMA (FRANCE) - Sophidone gélule à libération prolongée 14,24 mg , 1998-11-25
MUNDIPHARMA (FRANCE) - Sophidone gélule à libération prolongée 21,36 mg , 1998-11-25
MUNDIPHARMA (FRANCE) - Sophidone gélule à libération prolongée 3,56 mg , 1998-11-25
Sophidone L.P. 16 mg
gélule à libération prolongée 7,12 mg.
MUNDIPHARMA (FRANCE)
Sophidone L.P. 24 mg
gélule à libération prolongée 7,12 mg.
MUNDIPHARMA (FRANCE)
Sophidone L.P. 4 mg
gélule à libération prolongée 7,12 mg.
MUNDIPHARMA (FRANCE)
Sophidone L.P. 8 mg
gélule à libération prolongée 7,12 mg.
MUNDIPHARMA (FRANCE)
SOPHIDONE L.P est indiqué dans le traitement des douleurs intenses d'origine cancéreuse en cas de résistance ou d'intolérance aux opioïdes forts.
L'hydromorphone est un agoniste opioïde pur des récepteurs µ et δ. Les effets pharmacologiques de l'hydromorphone et de la morphine ne différent pas de façon notable.
L'effet thérapeutique est principalement analgésique, anxiolytique, antitussif et sédatif.
Le rapport entre la puissance analgésique, par voie orale, de l'hydromorphone par rapport à la morphine est d'environ 7,5.
L'hydromorphone et les opioïdes qui lui sont reliés agissent principalement sur le système nerveux central et sur l'intestin.
Les effets sont divers et incluent une analgésie, une somnolence, des changements de l'humeur, une dépression respiratoire, une diminution de la motilité gastro-intestinale, des nausées et vomissements, et une modification des systèmes endocrinien et neurovégétatif.
Système endocrinien :
Les opioïdes ont une action pharmacologique sur l'axe hypothalamo-hypophysaire ou gonadique.
Certaines modifications ont été observées telles qu'une augmentation de la prolactinémie et une diminution du cortisol plasmatique et de la testostérone. Ces modifications hormonales peuvent se manifester par des symptômes cliniques.
Système hépatobiliaire :
Les opioïdes peuvent provoquer des spasmes des voies biliaires.
Autres effets pharmacologiques :
Les études animales et in vitro indiquent différents effets des opioïdes naturels, telle que la morphine, sur les composantes du système immunitaire. La conséquence clinique de ces observations n'est pas connue.
L'hydromorphone est absorbée au niveau des voies gastro-intestinales, et elle subit une élimination présystémique qui résulte, pour la forme à 4 mg, en une biodisponibilité orale voisine de 36 % (22 - 62 %). Elle est métabolisée et excrétée dans les urines, principalement sous la forme de dérivé conjugué et en quantités plus faibles d'hydromorphone inchangée, de dihydroisomorphine et de dihydromorphine. Les gélules d'hydromorphone à libération prolongée donnent des concentrations plasmatiques thérapeutiques durant 12 heures.
Les effets indésirables les plus fréquents aux doses habituelles sont la somnolence, une confusion, des nausées et vomissements, une constipation. Les premiers sont transitoires et leur persistance doit faire rechercher une cause associée. La constipation en revanche ne cède pas à la poursuite du traitement. Tous ces effets sont prévisibles et doivent donc être anticipés afin d'optimiser le traitement, et notamment la constipation. Ils peuvent nécessiter le plus souvent une thérapeutique correctrice.
On peut également noter :
sédation, excitation, cauchemars, plus spécialement chez le sujet âgé, avec éventuellement hallucinations,
dépression respiratoire,
augmentation de la pression intracrânienne, qu'il convient de traiter dans un premier temps,
rétention urinaire en cas d'adénome prostatique ou de sténose urétrale,
syndrome de sevrage en cas d'arrêt brutal (avec anxiété, irritabilité, frissons, mydriase, bouffées de chaleur, sudation, larmoiement, rhinorrhée, nausées, vomissements, crampes abdominales, diarrhées, arthralgies),
syndrome de sevrage néonatal.
Ce médicament ne doit jamais être utilisé dans les cas suivants :
douleur aiguë,
insuffisance respiratoire décompensée,
enfant de moins de 7 ans,
insuffisance hépato-cellulaire sévère,
épilepsie non contrôlée,
allaitement,
association avec la buprénorphine, la nalbuphine, la pentazocine, le nalméfène,la naltrexone et l'oxybate de sodium ,
association avec les IMAO sélectifs ou non, ou arrêt des IMAO depuis moins de deux semaines.
Grossesse
Les études effectuées chez l'animal ont mis en évidence que l'hydromorphone n'est pas tératogène à des doses inférieures ou égales aux doses maximales tolérées chez le rat et le lapin.
Il n'existe pas actuellement de données pertinentes, ou en nombre suffisant, pour évaluer un éventuel effet malformatif ou ftotoxique de l'hydromorphone lorsqu'elle est administrée pendant la grossesse.
En conséquence, l'utilisation de l'hydromorphone est déconseillée pendant la grossesse. Cet élément ne constitue pas l'argument pour conseiller une interruption thérapeutique de grossesse mais conduit à une attitude de prudence et une surveillance prénatale orientée.
Par ailleurs, des posologies élevées, même en traitement bref juste avant ou pendant l'accouchement, sont susceptibles d'entraîner une dépression respiratoire chez le nouveau-né. Par ailleurs, l'usage prolongé d'hydromorphone pendant la grossesse peut provoquer un syndrome de sevrage néonatal. Dans ces conditions d'utilisation, une surveillance néonatale sera envisagée.
Allaitement
En raison de son administration chronique, ce médicament est contre-indiqué en cas d'allaitement.
Symptômes
La somnolence constitue un signe d'appel précoce de l'apparition d'une décompensation respiratoire. coma ou myosis extrême, hypotension, hypothermie, sont également observés.
Conduite d'urgence:
Stimulation-ventilation assistée, avant réanimation cardio-respiratoire en service spécialisé.
Traitement spécifique par la naloxone : mise en place d'une voie d'abord avec surveillance pendant le temps nécessaire à la disparition des symptômes.
En raison de la forme à libération prolongée, SOPHIDONE L.P. continuera à augmenter la charge d'hydromorphone pendant 12 heures après son administration ; la naloxone ayant une courte durée d'action, le patient devra être surveillé jusqu'au rétablissement d'une ventilation spontanée.
Il faut prendre en compte le fait que de nombreux médicaments ou substances peuvent additionner leurs effets dépresseurs du système nerveux central et contribuer à diminuer la vigilance. Il s'agit des dérivés morphiniques (analgésiques, antitussifs et traitements de substitution), des neuroleptiques, des barbituriques, des benzodiazépines, des anxiolytiques autres que les benzodiazépines (par exemple le méprobamate), des hypnotiques, des antidépresseurs sédatifs (amitriptyline, doxépine, miansérine, mirtazapine, trimipramine), des antihistaminiques H1 sédatifs, des antihypertenseurs centraux, du baclofène et du thalidomide.
Associations contre-indiquées
+ Morphiniques agonistes-antagonistes (buprénorphine, nalbuphine, pentazocine)
Diminution de l'effet antalgique par blocage compétitif des récepteurs, avec risque d'apparition d'un syndrome de sevrage.
+ IMAO sélectifs ou non
Avec certains dérivés morphiniques, il a été décrit un risque d'apparition d'un syndrome sérotoninergique: apparition (éventuellement brutale) d'un ensemble de symptômes pouvant nécessiter l'hospitalisation, voire entraîner le décès: symptômes psychiques (agitation, confusion, coma), moteurs (myoclonies, tremblements, hyperreflexie...), végétatifs (hypo ou hypertension, tachycardie, hyperthermie, sueurs...), digestifs (diarrhées).
En raison de l'absence de données avec l'hydromorphone, en cas de traitement récent par les IMAO, respecter un délai de 15 jours avant la mise en route d'un traitement par hydromorphone.
+ Morphiniques antagonistes partiels(nalméfène, naltrexone)
Risque de diminution de l'effet antalgique.
+ Oxybate de sodium
Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas de surdosage.
Associations déconseillées
+ Consommation d'alcool
Majoration par l'alcool de l'effet sédatif des analgésiques morphiniques.
L'altération de la vigilance peut rendre dangereuse la conduite de véhicules et l'utilisation de machines.
Eviter la prise de boissons alcoolisées et de médicaments contenant de l'alcool.
+ Médicaments sédatifs, tels que les benzodiazépines ou substances apparentées
L'utilisation concomitante d'opioïdes avec des médicaments sédatifs tels que les benzodiazépines ou les médicaments apparentés augmente le risque de sédation, de dépression respiratoire, de coma et de décès en raison d'un effet dépresseur additif sur le système nerveux central. La dose et la durée de l'utilisation concomitante doivent être limitées .
Associations à prendre en compte
+ Autres analgésiques morphiniques agonistes (alfentanil, codéine, dextromoramide, dihydrocodéine, fentanyl, oxycodone, morphine, péthidine, phénopéridine, rémifentanil, sufentanil, tapentadol, tramadol)
Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas de surdosage.
+ Antitussifs morphine-like (dextrometorphane, noscapine, pholcodine)
Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas de surdosage.
+ Antitussifs morphiniques vrais (codéine, éthylmorphine)
Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas de surdosage.
+ Barbituriques
Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas de surdosage.
+ Autres médicaments sédatifs
Majoration de la dépression centrale. L'altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhicules et l'utilisation de machines.
+ Médicaments atropiniques
Risque important d'akinésie colique, avec constipation sévère.
Mises en garde spéciales
Cette forme pharmaceutique ne constitue pas un traitement d'urgence de la douleur.
Les gélules à libération prolongée ou leur contenu (les granules) doivent être avalés entiers sans être croqués, mâchés ou écrasés. L'administration de granules d'hydromorphone écrasés, sucés ou croqués conduit à une libération prolongée rapide et une absorption d'une quantité d'hydromorphone potentiellement fatale .
Dans le contexte du traitement de la douleur, l'augmentation des doses, même si celles-ci sont élevées, ne relève pas le plus souvent d'un processus de dépendance. En effet, en cas d'utilisation prolongée et répétée, le patient peut développer une tolérance au médicament et avoir besoin d'augmenter progressivement les doses pour maintenir l'analgésie. Une demande pressante et réitérée nécessite de réévaluer fréquemment l'état du patient. Elle témoigne le plus souvent d'un authentique besoin en analgésique, à ne pas confondre avec un comportement addictif.
L'hydromorphone est un stupéfiant qui présente un risque d'abus équivalent aux autres opioïdes forts. L'hydromorphone peut donner lieu à une utilisation détournée (mésusage) et à un usage abusif par des personnes présentant un risque de troubles addictifs. L'hydromorphone, comme les autres opioïdes, doit donc être utilisée avec précaution chez les patients présentant des antécédents de toxicomanie ou d'alcoolisme. Toutefois, des antécédents de toxicomanie ou d'alcoolisme ne contre-indiquent pas la prescription de l'hydromorphone si celle-ci apparaît indispensable au traitement de la douleur, mais une surveillance particulière du traitement est recommandée.
L'utilisation prolongée de ce médicament peut entraîner une dépendance physique et un syndrome de sevrage peut apparaître lors d'un arrêt brutal du traitement. Le syndrome de sevrage est, caractérisé par les symptômes suivants : anxiété, irritabilité, frissons, mydriase, bouffées de chaleur, sudation, larmoiement, rhinorrhée, nausées, vomissements, crampes abdominales, diarrhées, arthralgies. L'apparition de ce syndrome de sevrage sera évitée par une diminution progressive des doses.
L'hydromorphone n'est pas adaptée au traitement des pharmacodépendances majeures aux opioïdes.
A des doses élevées, il peut apparaître de très rares cas d'hyperalgésie ne répondant pas à une augmentation supplémentaire de la dose d'hydromorphone. Dans ce cas, une réduction posologique ou un changement d'antalgie peut s'avérer nécessaire.
Précautions d'emploi
L'hydromorphone doit être utilisée avec précaution dans les cas suivants :
Chez les patients présentant une insuffisance rénale, une insuffisance hépatique :
La posologie d'hydromorphone doit être prudente car son métabolisme et son élimination sont mal connus.
Lorsque l'étiologie de la douleur est traitée simultanément :
Il convient alors d'adapter les doses d'hydromorphone aux résultats du traitement appliqué.
Chez les patients présentant une insuffisance respiratoire :
La fréquence respiratoire sera surveillée attentivement. La somnolence constitue un signe d'appel d'une décompensation. Il importe de diminuer les doses d'hydromorphone lorsque d'autres traitements antalgiques d'action centrale sont prescrits simultanément, car cela favorise l'apparition brutale d'une insuffisance respiratoire.
Chez les patients présentant une hypotension accompagnée d'une hypovolémie :
En cas d'hypovolémie, l'hydromorphone peut induire un collapsus. L'hypovolémie sera donc corrigée avant l'administration d'hydromorphone.
Risque lié à l'utilisation concomitante de médicaments sédatifs tels que les benzodiazépines ou d'autres médicaments apparentés :
L'utilisation concomitante de SOPHIDONE LP et de sédatifs tels que les benzodiazépines ou autres médicaments apparentés peut entraîner une sédation, une détresse respiratoire, un coma et la mort. En raison de ces risques, la prescription concomitante avec ces médicaments sédatifs doit être réservée aux patients pour lesquels d'autres options thérapeutiques ne sont pas possibles. Si la décision de prescrire SOPHIDONE LP en même temps que des médicaments sédatifs est prise, la dose efficace la plus faible doit être utilisée et la durée de traitement doit être aussi courte que possible.
Les patients doivent être suivis de près pour surveiller la survenue de signes et symptômes de dépression respiratoire et de sédation.
À cet égard, il est fortement recommandé d'informer les patients et leurs soignants afin qu'ils connaissent ces symptômes .
Chez les personnes âgées :
Leur sensibilité particulière aux effets indésirables centraux (confusion) ou d'ordre digestif, associée à une baisse physiologique de la fonction rénale, doit inciter à la prudence, en réduisant notamment la posologie initiale.
Les co-prescriptions, lorsqu'elles comportent des antidépresseurs tricycliques notamment, augmentent a fortiori la survenue d'effets indésirables comme la confusion ou la constipation. Une pathologie urétro-prostatique, fréquente dans cette population, expose au risque de rétention urinaire. L'usage de l'hydromorphone ne doit pas pour autant être restreint chez la personne âgée dès l'instant qu'il s'accompagne de ces précautions.
Troubles mictionnels :
Il existe un risque de dysurie ou de rétention d'urine, principalement en cas d'adénome prostatique ou de sténose urétrale.
Constipation :
Il est impératif de rechercher et prendre en charge toute constipation ou syndrome occlusif avant et pendant le traitement.
Traumatisme crânien :
En raison du risque d'augmentation de la pression intracrânienne, l'utilisation de l'hydromorphone devra être prudente.
Sportifs :
L'attention des sportifs doit être attirée sur le fait que cette spécialité contient du chlorhydrate d'hydromorphone et que ce principe actif est inscrit sur la liste des substances dopantes.