STIRIEL - La structure chimique du labétalol comprend quatre stéréoisomères possédant des effets pharmacodynamiques différents.
Le médicament STIRIEL appartient au groupe appelés Bètabloquants
Cette spécialité pharmaceutique a un code ATC - C07AG01
Laboratoire SAINT GERMAIN (FRANCE) - Stiriel comprimé pelliculé 200 mg , 1995-03-06
Stiriel 200 mg
comprimé pelliculé 200 mg
Laboratoire SAINT GERMAIN (FRANCE)
Hypertension artérielle.
La structure chimique du labétalol comprend quatre stéréoisomères possédant des effets pharmacodynamiques différents.
Bêta-bloquant (bêta 1) non cardio-sélectif. Inhibiteur compétitif des catécholamines au niveau des récepteurs bêta-adrénergiques en particulier du cur, des vaisseaux et des bronches. Pas d'activité sympathomimétique intrinsèque à doses thérapeutiques et pas d'effet dépresseur myocardique. Effet stabilisant de membrane (quinidine like ou anesthésique local) aux concentrations supra-thérapeutiques.
Le labétalol inhibe également les récepteurs alpha-adrénergiques en particulier des vaisseaux. L'activité alpha-bloquante du labétalol est de nature post-synaptique; elle a pu être mesurée pharmacologiquement (inhibition des phénomènes provoqués par les agonistes, comparaison aux antagonistes de référence) et vérifiée en clinique par la baisse des résistances périphériques. Elle est d'autant plus importante que la posologie utilisée est élevée.
La double polarité du labétalol (bêta et alpha-bloquant) explique que certains effets bêta-bloquants de cette molécule sont modifiés voire compensés par l'alpha-blocage en particulier lors des acrosyndromes bêta-bloquants induits.
Distribution
Après injection I.V. directe de labétalol, la courbe de la concentration plasmatique montre un pic immédiat suivi d'une décroissance d'abord rapide, puis plus lente, suggérant une distribution selon un modèle à deux compartiments.
Lorsque le produit est injecté en perfusion, les concentrations plasmatiques pour une dose donnée sont plus élevées à la 60ème qu'à la 30ème minute ; elles déclinent rapidement dès la fin de la perfusion.
Les concentrations plasmatiques du labétalol évoluent proportionnellement aux doses administrées.
La liaison du labétalol aux protéines plasmatiques est d'environ 50 %. Des études menées sur des animaux ont démontré qu'une quantité négligeable de labétalol traverse la barrière hémato-encéphalique.
Biotransformation
Le labétalol est métabolisé principalement par conjugaison avec des métabolites inactifs des glucuronides.
Chez la femme enceinte, le rapport des concentrations dans le sang du cordon et le sang maternel est de 30 à 50 %.
Le labétalol est excrété dans le lait et le rapport de la concentration dans le lait par rapport à la concentration plasmatique maternelle est de 20 à 40 %.
Élimination
Le labétalol est excrété pour 60 % par le rein et pour 40 % par le foie essentiellement sous forme glycuro-conjuguée (95 %).
Moins de 5 % de la dose de labétalol est excrétée sous sa forme intacte dans l'urine et la bile.
La chromatographie sur couche mince et en phase liquide montre que 1 à 4 % de la radioactivité ainsi excrétée sont dus au labétalol ; le reste est formé de métabolites glycuro-conjugués.
Après administration d'une dose unique, la demi-vie d'élimination plasmatique est d'environ 4 heures.
Populations particulières de patients
Insuffisance hépatique
En effet chez ces patients, le métabolisme au cours du premier passage hépatique se trouve considérablement diminué.Résumé du profil de sécurité
Les effets indésirables les plus fréquemment observés avec les comprimés de labétalol et recueillis des rapports de surveillance post-commercialisation sont les suivants : insuffisance cardiaque congestive, hypotension orthostatique, hypersensibilité, éruption lichénoïde, fièvre d'origine médicamenteuse, résultats élevés des tests de la fonction hépatique, difficulté à uriner, étourdissements, maux de tête, fourmillement du cuir chevelu, trouble de la vision, congestion nasale, nausées, dysfonction érectile et absence d'éjaculation.
Les fréquences ont été définies comme suit :
- très fréquent : ≥ 1/10
- fréquent : ≥ 1/100, < 1/10
- peu fréquent : ≥1/1000, < 1/100
- rare : ≥ 1/10000, < 1/1000
- très rares : < 1/10000.
- fréquence indéterminée : ne peut être estimée sur la base des données disponibles
Les effets indésirables indiqués par un « # » sont généralement transitoires et surviennent pendant les premières semaines de traitement.
Classe des systèmes d'organes | Fréquence | Effets indésirables |
Affections du système immunitaire | Très fréquent | Résultat positif d'un test de détection des anticorps antinucléaires* |
Fréquent | Hypersensibilité*, éruption lichénoïde, fièvre d'origine médicamenteuse | |
Troubles du métabolisme et de la nutrition | Rare | Hypoglycémie |
Affections du système nerveux | Fréquent | # sensation vertigineuse, #maux de tête, #paresthésie, tremblement, insomnie, cauchemars |
Affections psychiatriques | Peu fréquent | #Humeur dépressive |
Affections oculaires | Fréquent | Trouble de vision |
Très rare | Irritation des yeux | |
Fréquence indéterminée | Sécheresse oculaire* | |
Affections cardiaques | Fréquent | Insuffisance cardiaque congestive |
Rare | Bradycardie | |
Très rare | Bloc auriculo-ventriculaire* | |
Affections vasculaires | Fréquent | Hypotension orthostatique* |
Très rare | Baisse de pression artérielle, syndrome de Raynaud* | |
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales | Fréquent | Congestion nasale |
Peu fréquent | Bronchospasme | |
Affections gastro-intestinales | Fréquent | Nausées |
Peu fréquent | Vomissements, douleur dans le haut de l'abdomen | |
Affections hépatobiliaires* | Fréquent | Élévation des enzymes hépatiques |
Très rare | Hépatite, ictère hépatocellulaire, ictère cholestatique, nécrose hépatique | |
Affections de la peau et du tissu sous-cutané | Peu fréquent | #Hyperhidrose |
Rare | Dermatite psoriasiforme*, psoriasis*,Éruptions cutanées* | |
Affections musculo-squelettiques et systémiques | Peu fréquent | Spasmes musculaires |
Très rare | Myopathie toxique, lupus érythémateux systémique | |
Affections du rein et des voies urinaires | Fréquent | Troubles de la miction |
Très rare | Rétention urinaire | |
Affections du système reproducteur et affections mammaires | Fréquent | Dysfonction sexuelle |
Dysfonction érectile | ||
Troubles généraux et anomalies au site d'administration | Fréquent | #Fatigue, # léthargie |
Très rare | #dème périphérique |
* Voir la description des effets indésirables sélectionnés
Description des effets indésirables sélectionnés
Éruptions cutanées/yeux secs : des cas d'éruptions cutanées et/ou des yeux secs ont été rapportés lors de l'usage de bloquants bêta-adrénergiques. Dans la plupart des cas, les symptômes disparaissent à l'arrêt du traitement.
Un arrêt progressif de la prise du médicament doit être considéré si une telle réaction ne peut pas être expliquée autrement.
Affections du système immunitaire
L'apparition d'anticorps antinucléaires ne s'accompagnant qu'exceptionnellement de manifestations cliniques à type de syndrome lupique et cédant à l'arrêt du traitement.
Des réactions d'hypersensibilité incluant un rash cutané, un prurit, une dyspnée, peu fréquemment une éruption lichénoïde réversible et très rarement une fièvre d'origine médicamenteuse ou un dème de Quincke ont été rapportés.
Affections cardiaques :
Ralentissement de la conduction auriculo-ventriculaire ou intensification d'un bloc auriculo-ventriculaire existant.
Affections vasculaires : Des symptômes cliniques d'hypotension orthostatique prononcés peuvent apparaître, en particulier si la posologie initiale est trop élevée et si la dose thérapeutique est instituée trop rapidement.
Exacerbation des symptômes du syndrome de Raynaud.
Affections hépatobiliaires : Les signes et symptômes des troubles hépato-biliaires sont généralement réversibles à l'arrêt du traitement.
Affections de la peau et du tissu sous-cutané :
Diverses manifestations cutanées y compris des éruptions psoriasiformes ou l'exacerbation d'un psoriasis .
Ce médicament est CONTRE-INDIQUE dans les cas suivants :
- Asthme ou antécédent de maladie chronique obstructive
- Insuffisance cardiaque congestive non contrôlée par le traitement
- Choc cardiogénique
- Blocs auriculo-ventriculaires des second et troisième degrés non appareillés
- Angor de Prinzmetal
- Maladie du sinus (y compris bloc sino-auriculaire) en l'absence de stimulateur cardiaque in situ
- Bradycardie (< 45-50 battements par minute)
- Phéochromocytome non traité
- Hypotension
- Antécédent de réactions anaphylactiques
- Association avec le sultopride .
Ce médicament est généralement déconseillé en association avec l'amiodarone
Grossesse
Chez l'animal, aucune action tératogène n'a été mise en évidence. En clinique, aucun effet tératogène n'a été rapporté à ce jour et les résultats d'études prospectives contrôlées n'ont pas fait état de malformations à la naissance.
Chez le nouveau-né de mère traitée, l'action bêta-bloquante persiste plusieurs jours après la naissance: si cette rémanence est le plus souvent sans conséquence clinique, il peut néanmoins survenir une défaillance cardiaque nécessitant une hospitalisation en soins intensifs , en évitant les solutés de remplissage (risque d'OAP); par ailleurs bradycardie, détresse respiratoire, hypoglycémie ont été signalées. C'est pourquoi une surveillance attentive du nouveau né (fréquence cardiaque et glycémie pendant les 3 à 5 premiers jours de vie) est recommandée en milieu spécialisé.
Allaitement
Le labétalol administré par voie orale semble faiblement excrété dans le lait. Il n'a pas été signalé de cas pertinents d'effets indésirables chez les enfants allaités de mères traitées par labétalol. L'allaitement est déconseillé pendant la durée du traitement.
Symptômes et signes :
Des effets cardiovasculaire prononcés devraient se produire, c'est-à-dire une hypotension posture-dépendante et parfois de la bradycardie. De l'insuffisance rénale oligurique a été rapportée après un surdosage massif avec du labétalol administré par voie orale. Dans un cas, l'usage de dopamine pour augmenter la pression artérielle peut avoir aggravé l'insuffisance rénale.
Traitement :
Le patient doit être couché sur le dos avec les jambes surélevées.
Un traitement parentéral adrénergique/cholinergique doit être administré au besoin pour améliorer la circulation.
Une hémodialyse retire moins de 1% du chlorhydrate de labétalol de la circulation.
La prise en charge devra être adaptée en fonction de la clinique et selon les recommandations des centres anti-poison, si disponibles.
Associations contre-indiquées
+ Floctaféine
En cas de choc ou d'hypotension dus à la floctafénine, réduction des réactions cardiovasculaires de compensation par les bêta-bloquants.
+ Sultopride
Troubles de l'automatisme (bradycardie excessive), par addition des effets bradycardisants.
Associations déconseillées
+ Amiodarone
Troubles de la contractibilité, de l'automatisme et de la conduction (suppression des mécanismes sympathiques compensateurs).
Associations faisant l'objet de précautions d'emploi
+ Anesthésiques volatils halogénés
La prudence est de rigueur pendant l'anesthésie générale des patients sous bêta-bloquants.
Les bêta-bloquants réduisent le risque d'arythmie pendant l'anesthésie, mais peuvent entraîner une diminution de la tachycardie réflexe et augmenter le risque d'hypotension pendant l'anesthésie . Il est recommandé d'utiliser un agent anesthésique dont l'effet inotrope négatif est le plus faible possible. La fonction cardiaque doit être surveillée étroitement l'inhibition bêta-adrénergique peut être levée durant l'intervention par les bêta-stimulants.
En règle générale, ne pas arrêter le traitement bêta-bloquant et, de toute façon, éviter l'arrêt brutal. Informer l'anesthésiste de ce traitement.
+ Antagonistes du calcium (bépridil, diltiazem et vérapamil).
Troubles de l'automatisme (bradycardie excessive, arrêt sinusal), troubles de la conduction auriculoventriculaire et défaillance cardiaque (synergie des effets), tout particulièrement chez les patients atteints de dysfonction ventriculaire et/ou de troubles de conduction. Lorsqu'un antagoniste du calcium est remplacé par un bêta-bloquant, ou vice-versa, le nouveau traitement par voie intraveineuse doit être initié au moins 48 heures après l'arrêt du traitement précèdent. Une telle association ne doit se faire que sous surveillance clinique et ECG étroite, en particulier chez le sujet âgé et en début de traitement.
+ Antiarythmiques (propafénone et classe Ia : quinidine, hydroquinidine, disopyramide).
Troubles de la contractilité, de l'automatisme et de la conduction (suppression des mécanismes sympathiques compensateurs).
Surveillance attentive clinique et électrocardiographique.
+ Baclofène
Majoration de l'effet antihypertenseur.
Surveillance de la pression artérielle et adaptation posologique de l'antihypertenseur si nécessaire.
+ Cimétidine (≥ 800 mg/j)
Augmentation des concentrations plasmatiques du labétalol par inhibition du métabolisme hépatique avec majoration de l'activité et des effets indésirables, par exemple bradycardie importante.
Surveillance clinique accrue ; si besoin adaptation de la posologie du labétalol pendant le traitement par la cimétidine et après son arrêt.
+ Clonidine, guanfacine
En cas d'arrêt brutal du traitement par la clonidine ou guanfacine, une augmentation importante de la pression artérielle avec risque d'hémorragie cérébrale par effet sympathomimétique peut survenir.Il est recommandé de diminuer progressivement la posologie du bêta-bloquant plusieurs jours avant l'arrêt d'un traitement par la clonidine ou la guanfacine afin de minimiser les crises d'hypertension de rebond. De la même façon, lorsque la clonidine ou la guanfacine est remplacée par un bêta-bloquant, il est important d'arrêter l'administration de clonidine ou de guanfacine progressivement, et de commencer le traitement par le bêta-bloquant plusieurs jours après le retrait. .
+ Insuline, sulfamides hypoglycémiants
Tous les bêta-bloquants peuvent masquer certains symptômes de l'hypoglycémie : les palpitations, les tremblements et la tachycardie.
Les bêta-bloquants non sélectifs peuvent retarder la normalisation du taux de sucre dans le sang après une hypoglycémie provoquée par l'insuline. Une adaptation de la posologie des antidiabétiques oraux et de l'insuline pourrait s'avérer nécessaires.
+ Lidocaïne
Décrit pour le propranolol, le métoprolol, le nadolol.
Augmentation des taux plasmatiques de lidocaïne avec majoration possible effets indésirables neurologiques et cardiaques (diminution du métabolisme hépatique de la lidocaïne).
Adapter la posologie de la lidocaïne. Surveillance clinique, électrocardiographique et, éventuellement, des concentrations plasmatiques de lidocaïne pendant le traitement bêta-bloquant et après son arrêt.
+ Produits de contraste iodés
En cas de choc ou d'hypotension dus aux produits de contraste iodés, réduction par les bêta-bloquants des réactions cardiovasculaires de compensation.
Le traitement par le bêta-bloquant doit être arrêté chaque fois que cela est possible avant l'exploration radiologique. En cas de poursuite indispensable du traitement, le médecin doit disposer des moyens de réanimation adaptés.
+ Sels, oxydes et hydroxydes de magnésium, aluminium et calcium (topiques gastro-intestinaux)
Diminution de l'absorption digestive de l'aténolol. Prendre les topiques gastro-intestinaux à distance du bêta-bloquant (plus de 2 heures si possible).
+ Tacrine
Risque de bradycardie excessive (addition des effets bradycardisants). Surveillance clinique régulière.
+ Inhibiteurs de cholinestérase
L'administration concomitante de labétalol et d'inhibiteurs de cholinestérase peut augmenter le risque de bradycardie.
Associations à prendre en compte
+ AINS
Une réduction de l'effet antihypertenseur peut se produire lors d'un traitement concommitant entre le béta-bloquant et les AINS (inhibition des prostaglandines vasodilatatrices par les AINS et rétention hydrosodée avec les AINS pyrazolés). Par conséquent, une adaptation de la posologie pourrait être nécessaire.
+ Antagonistes du calcium (dihydropyridines type nifédipine)
Hypotension, défaillance cardiaque chez les malades en insuffisance cardiaque latente ou non contrôlée (effet inotrope négatif in vitro des dihydropyridines, plus ou moins marqué en fonction des produits, et susceptible de s'additionner aux effets inotropes négatifs des bêta-bloquants). La présence d'un traitement bêta-bloquant peut par ailleurs minimiser la réaction sympathique réflexe mise en jeu en cas de répercussion hémodynamique excessive.
+ Antidépresseurs imipraminiques (tricycliques), neuroleptiques
Effet antihypertenseur et risque d'hypotension orthostatique majorés (effet additif). Le labétalol augmente la biodisponibilité de l'imipramine de plus de 50%. La prise concomitante d'antidépresseurs tricycliques peut augmenter l'incidence de tremblements.
+ Corticoïdes, tétracosactide
Diminution de l'effet antihypertenseur (rétention hydrosodée des corticoïdes).
+ Méfloquine
Risque de bradycardie (addition des effets bradycardisants).
+ Dérivés de l'ergot de seigle
L'usage concomitant avec des dérivés de l'ergot de seigle peut augmenter le risque de réactions vasospastiques chez certains patients.
Interactions avec les examens biologiques
Le labétalol émet de la fluorescence dans une solution alcaline à une longueur d'onde d'excitation de 334 nanomètres et une longueur d'onde de fluorescence de 412 nanomètres, et peut donc interférer avec les essais de certaines substances fluorescentes, y compris les catécholamines.
La présence de métabolites du labétalol dans l'urine peut causer des taux urinaires faussement élevés de catécholamines, de métanephrine, de normétanephrine et d'acide vaillylmandelique (AVM) mesurés par des méthodes fluorimétriques ou photométriques. Pour le dépistage de patients soupçonnés d'avoir un phéochromocytome et traités par chlorhydrate de labétalol, il convient d'utiliser de préférence une méthode spécifique par Chromatographie Liquide Haute Performance.
Il a été démontré que le labétalol réduit l'absorption des radioisotopes du métaiodobenzylguanidine (MIBG). Par conséquent, il faut faire preuve de prudence lors de l'interprétation des résultats de scintigraphie à la MIBG.